Expériences de sun printing - impression solaire - sur tissu
Tout récemment via les découvertes proposéses par bloglovin', j'ai visité le blog de Laurence et je suis tombée sur son article relatant ses essais de sun printing sur tissu. Aussitôt enthousiasmée, j'ai sorti mon matériel de peinture sur tissu et j'ai procédé à mes premières tentatives que j'ai poursuivies hier, puisque le soleil était de la partie.
Avant toute chose, je vais vous expliquer brièvement de quoi il s'agit.
Tout d'abord, il ne s'agit pas de teindre le tissu, mais de le peindre. On sature le morceau d'étoffe, à plat, de peinture "transparente" (ou encre) convenant pour le tissu, on dispose aussitôt des objets sur l'étoffe humide de peinture et on expose immédiatement l'assemblage au soleil.
On attend que ça sèche bien....
On retire les objets et....
Miracle !
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Je fanfaronne, je fanfaronne, mais il s'agit là de mon 3ème essai, les deux premiers sont nettement moins réussis. je vous les montrerai aussi, y a pas de raison, l'intérêt étant de partager les expériences, donc aussi les ratages riches d'enseignement.
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Comme vous le voyez, la technique est ultra simple, mais ce n'est pas plus mal de comprendre ce qui se passe au moment de l'impression pour améliorer ses performances. Je me suis documentée à ce sujet via un site américain qui m'a semble sérieux sur la question et dont j'ai moi-même traduit l'article (sans l'aide de Google traduction qui excelle dans les contresens).
Dans le processus d'impression solaire, c'est la lumière infrarouge (chaleur radiante) qui produit la réaction et non pas le rayonnement ultraviolet comme il est souvent indiqué à tort. Les zones exposées à la lumière chaude du soleil sèchent d'abord. Au fur et à mesure qu'il sèche, le tissu de ces parties "aspire" (draine) le colorant resté humide sous les objets posés sur l'étoffe et s'en imprègne. ll en résulte que sous les zones masquées, la forme des objets se "dessine" en tons plus clairs.
On peut obtenir la même réaction en exposant le tissu sous une lampe chauffante halogène à infrarouge (de préférence à une lampe chauffante fluorescente).
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Voilà. maintenant qu'on connaît la théorie, je vous propose un condensé de mes applications pratiques plus ou moins réussies.
L'idée : Sur un même tissu de coton blanc, tester différentes peintures, différents objets et différentes méthodes de préparation de l'étoffe. Le tisu est coupé en format A4 et scotché au ruban de masquage sur de vieux sets de table en toile cirée.
Expérience n° 1 :
Pas d'humidification préalable du tissu
Peinture pour tissus foncés de marque "textil" très diluée dans l'eau et passée au pinceau large.
Objets : galets plus ou moins plats et de différentes tailles.
Comme vous le voyez, ce n'est pas probant. Même sur la photo agrandie on voit bien que l'impression est très partielle et c'est normal. les galets ne sont pas à plat, donc la chaleur radiante pénètre plus ou moins dessous et on a un jeu de double auréole, voire de triple auréole pour les galets épais avec une ombre. D'autre part, j'aurais dû humidifier avant de peindre, d'autant que cette peinture pour tissus foncés, même bien diluée manque de transparence et de fluidité. Je referai un essai, mais je ne sus pas sûre qu'elle convienne pour cette méthode d'ompression. Dommage, j'en ai encore plein de flacons. inutilisés...
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La nuit portant conseil, je me suis souvenue que je disposais de quelques flacons d'encre aquarelle écoline et de peinture silk Marabu, rescapés de nombreux déménagements depuis la fin des années 70.
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Expérience n° 2
Humidification importante du tissu à l'éponge (c'est bien détrempé)
Aspersions d'encre écoline directement du flacon (pas malin) et étalement de la couleur à l'éponge (les doigts et les ongles aussi sont bleus...)
Objets : un grand papillon dentelle en suédine sur plastique, un bout de croquet de déco (rembourré), un bouton zèbre épais, une épingle à nourrice, des boutons plats etc... pour voir !
Non, ce n'est pas la photo qui est floue !! C'est la faute aux infrarouges. On dirait un négatif de photo bougée. C'est un style, me direz-vous, mais je n'en suis pas ravie du tout. Je ne sais pas ce qui s'est passé, ni surtout pourquoi. J'ai surveille l'exposition. Même endroit et même moment que l'expérience suivante. La migration de colorant s'est faite en mode flou surtout sur la partie droite.
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Expérience n° 3
- Humidification du tissu raisonnée : à l'éponge (de ménage), en tamponnant doucement.
- Peinture Silk de Marabu (pour soie,coton léger et synthétique) diluée dans l'eau passée rapidementau gros pinceau large et très souple, une fois en rose, puis une seconde fois en rose en haut et après ajout de jaune et d'eau dans le mélange en bas. Le tissu est bien saturé de peinture.
- Objets: papillon, épingles, bout de croquet pour comparer et normographes divers (empruntés à mon homme...) bien plats et adhérents (surtout celui de gauche) et une rondelle d'acier ultra plate aussi. Et, un petit bout de filet plastique. (Je garde tout !)
C'est déjà mieux. La zone intermédiaire autour du papillon est entre deux tons et celle autour du normographe ultra plat et de la rondelle est franche et bien démarquée. Le papillon n'est pas très épais, mais ses composants le rendent moins adhérent à la surface.
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Je ne poursuivrai pas mes expériences aujourd'hui : le soleil n'est plus au rendez-vous.
Je vais randonner sur la blogosphère pour voir si d'autres bricoleuses ont tenté le sun printing.
Je referai d'autres expériences avec les mêmes peintures et encres et aussi café et brou de noix et d'autres objets.